LA TRIBUNE DE FREDERIC FOUGERAT

Communication de crise, mais pas de crise de la communication

Quand l’économie mondiale est affectée par la crise, quand toutes les entreprises, mêmes les plus solides s’économisent pendant la tempête, les professionnels des Relations Presse peuvent avoir à gérer des communications de crise, mais pas la crise de la communication.

Quand l’activité marketing est en stand by, quand les budgets fondent, quand la situation est exceptionnelle, qu’elle le soit de façon positive ou négative d’ailleurs, les Relations Presse sont en première ligne. Non pas que les budgets RP évoluent nécessairement, mais l’activité relation media se densifie, tous les outils doivent être optimisés, et les professionnels des RP doivent rivaliser de créativité pour maintenir au plus haut l’image et le discours de l’organisation publique ou privée dont ils assurent la promotion.

Le pouvoir du web est de plus en plus important, de plus en plus imposant.

L’enjeu : rester présent dans la course médiatique. Mais aujourd’hui, l’Unité de Bruit Médiatique ne se mesure plus seulement aux nombres de lignes dans la presse écrite ou dans les temps d’antenne radio ou télé. Le pouvoir du web est de plus en plus important, de plus en plus imposant. Internet permet de toucher des populations plus larges et diversifiées que les media traditionnels, et offre la possibilité de cibler plus facilement son auditoire. Faire le buzz sur le web, c’est immédiatement s’exposer à des milliers, centaines de milliers et parfois millions d’internautes. Faire le Buzz, c’est aussi finalement une technique nouvelle pour accéder aux media traditionnels, sans passer par les circuits traditionnels des rédactions ou des agences de presse.

Si le pouvoir médiatique s’installe sur le web, c’est grâce aux réseaux sociaux

Si le pouvoir médiatique s’installe indéniablement sur le web, c’est en partie grâce aux réseaux sociaux, que les professionnels des RP exploitent de plus en plus. Certains n’en sont qu’au stade de l’expérimentation ou de la découverte, mais d’autres sont déjà plus avancés. Tous, sans le savoir, sont en train d’écrire une nouvelle page d’histoire de la communication. Ce sont les mêmes qui dans les années 80 étaient les pionniers des radios libres, qui aujourd’hui explorent les nouveaux territoires qu’offrent le web. La seule différence est qu’ils sont poussés par une nouvelle génération de communicant, née avec le langage HTML.

Internet repousse toutes les limites d’espace, de temps, de géographie. Nous nous installons durablement dans une culture de l’instantané, de l’immédiat, du live. Aujourd’hui, chacun peut, facilement,  produire et diffuser du texte, des images et du son. Mais les schémas de pensées du monde économique, politique ou médiatique n’ont pas encore bien intégré cette révolution douce et pourtant radicale.

Bien que le monde soit à la conquête de ses nouveaux territoires, nous sommes, en réalité, au degré zéro de l’exploitation des possibilités offertes par le web en général, et par les réseaux sociaux en particulier.

Qui dit nouveaux territoires, dit intérêt porté par le pouvoir politique, bien en peine pour utiliser, exploiter voire s’approprier l’affaire !

Frédéric Fougerat, éditeur de DirComLeBlog