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dircomleblog - frédéric fougerat
3 mai 2013

COMMUNICATION ET RH

Travailler plus : une erreur de management que nous faisons tous !

Faut-il travailler toujours plus pour bien ou mieux manager ? Rien n’est moins sûr. Alors que le chômage croît aussi chez les cadres, ceux qui ont un emploi voient leur charge de travail sans cesse augmenter. Ils doivent donc veiller à ne pas tomber dans l’overdose ou le présentéisme et savoir s’organiser, organiser et déléguer pour rester efficaces.

Difficile d’envoyer balader votre patron quand il arrive avec de nouvelles missions à accomplir. Pourtant, les journées sont déjà longues, l’esprit occupé par le boulot soir et week-end, et les moyens se resserrent au profit d’une gestion toujours plus rigoureuse de l’entreprise.

Quel Manager n’a pas déjà connu ce type de situation : tout donner, sacrifier beaucoup de personnel au profit du professionnel sans jamais entrevoir le bout du tunnel ? C’est une position de plus en plus fréquente chez les cadres ; une position qu’il faut savoir aborder et affronter pour ne pas finir, au mieux, démotivé, voire démoralisé, ou au pire, au bord du burn-out et arrêté.

Ne pas tomber dans l’overdose de travail

Si toujours plus de travail vous est demandé tous les jours pour venir se cumuler avec les dossiers programmés ou en attente, alors, peut-être est-il nécessaire de prendre du recul ? Qu’est-ce qui est urgent et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Qui m’oblige réellement ou pas à avancer sur ce dossier plutôt que de me consacrer à un second ?

Un Manager se fixe parfois lui même des objectifs plus ambitieux que ceux fixés par son patron. Et, certaines priorités, parfois, n’en sont pas. Volonté de paraître ou d’être le meilleur ; souhait d’être réactif et efficace ; le risque d’arriver au trop-plein est réel, comme celui de ne plus être au "top" et de finir par décevoir. De la même façon, si dans une équipe chaque collaborateur s’applique à lui-même des contraintes toujours plus ambitieuses, alors c’est l’équipe dans son intégralité qui risque d’arriver à saturation. Et le risque est amplifié le jour où tombent un imprévu ou une urgence à traiter, et c’est toute la solidité relative de l’équipe qui est fragilisée ou qui s’effondre.

S’organiser et déléguer

Un bon Manager n’est pas seulement responsable de son organisation, mais aussi de celle de son équipe. Entre directive et autonomie, la question de l’organisation reste une prérogative autant  qu’une responsabilité du Manager, qui doit suivre le fonctionnement opérationnel de son équipe.

Dans le même temps, le même Manager doit savoir déléguer, et accepter le principe que tout ne sera pas fait comme il l’aurait réalisé lui-même. Mais l’important est que le travail avance dans l’esprit et les intentions communiquées, pour servir l’objectif fixé.

Le Manager qui ne serait pas capable d’accepter et d’assumer un tel principe (de base) devrait préférer rester un expert dans son domaine au lieu de souhaiter ou d’accepter animer une équipe.

Le présentéisme n’est pas une solution

Faire toujours plus d’heures ou penser pouvoir accomplir toujours plus de travail, constitue une erreur de management et représente une réelle prise de risque pour soi comme pour son équipe.
Ni le corps, ni l’esprit ne peuvent accepter ou dépasser une certaine dose de travail. Laisser son corps au travail quand l’esprit n’y est plus est dangereux. L’efficacité ne se mesure jamais en temps de présence. Le présentéisme est même la voix directe vers le burn-in qui généralement précède le burn-out. Il est donc nécessaire de savoir s’arrêter avant qu’il y ait overdose, et donc rejet. Ni le collaborateur, ni l’entreprise n’ont d’ailleurs intérêt à franchir ce stade, nuisible pour les deux parties. Il faut donc y veiller, le prévenir, l’anticiper… pour l’éviter.

Inutile de le nier, de chercher à le masquer ou de se raconter des histoires. Les temps changent ; la vie au travail évolue ; les méthodes, les mentalités, la technologie nous obligent chaque jour à nous repenser, à nous réinventer, tout en devant avancer et suivre le mouvement.

Derrière le titre un brin provocateur de cette tribune, j’ai souhaité attirer l’attention sur la nécessité de conserver du temps pour la réflexion quand on est dans l’action. De prendre régulièrement le temps de se demander : pourquoi on fait les choses ? Pour servir quels objectifs ? Quelles demandes ? Quelles attentes… ? La remise en perspective d’une situation, le recul indispensable, la vision face au brouillard, permettent, souvent, encore, de mieux appréhender le travail au quotidien,  de lui conserver du sens, et de s’y épanouir.

Un Manager en est responsable pour lui, comme pour ceux qu’il encadre. Cette responsabilité, ce recul, cette vision passent évidemment par sa capacité à organiser, à s’organiser et à déléguer.

Frédéric Fougerat (@fredfougerat)

Retrouvez les tribunes de Frédéric Fougerat sur lecercle.lesechos.fr : http://lecercle.lesechos.fr/auteur/frederic-fougerat

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Commentaires
A
Une bombe dans un environnement de travaillomanes ! ;-)
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