L’inclusion est depuis des mois un mot très tendance, chez les politiques comme dans le monde du travail, notamment dans le milieu de l’entreprise. Au-delà des mots, il y a les actions et les preuves d’une politique. On peut alors constater que chacun va mettre volontairement ou involontairement, consciemment ou inconsciemment, en fonction de son parcours, de ses origines, de ses responsabilités, de ses ambitions… des limites à l’inclusion.
Il existe des mots qui reviennent en boucle dans les médias, sur les réseaux sociaux, comme si leur usage, parfois abusif, relevait d’une mode, jusqu’à trouver (ou pas) leur place dans notre langage. C’est en ce moment le cas du mot « inclusion ». Derrière ce terme, il y a une volonté qui s’exprime de plus en plus de considérer, rassembler, intégrer dans la communauté nationale, ou dans la communauté de l’entreprise, celles et ceux qui peuvent se trouver ou se sentir à l’écart. Ils sont nombreux. On peut notamment citer, pour des raisons souvent différentes, les personnes handicapées, les LGBT, les plus jeunes, les plus vieux, les femmes, les personnes de couleur...
En parlant d’inclusion, d’inclusivité ou d’intégration, des mots voisins, on cherche à verbaliser un souhait de considération et de respect, où une différence (vraie ou supposée) ne devrait pas être un sujet de discrimination. Et ce n’est pas la réalité de la différence qui est en question, mais bien la discrimination que subissent nombre de personnes.
La seule limite à l’inclusion, c’est l’exclusion
Peu importe que le sujet puisse en irriter certains, je ne vois aucune raison de parler d’inclusion avec modération, sauf à ce que l’inclusion ne devienne une forme d’exclusion.
J’ai toujours été favorable au principe de l’écriture inclusive, ou plus précisément d’inclusivité dans l’écriture. Cela veut dire, pour moi, utiliser l’écrit ou le discours sous une forme respectueuse des femmes et des hommes, sans intention de prédominance d’un genre sur l’autre. La meilleure façon d’y parvenir, la plus simple et la plus confortable pour l’écriture et la lecture, est le recours aux termes épicènes. Par exemple, dans l’entreprise, on préférera évoquer les équipes ou les personnes, plutôt que les salariés ou les employés, et on évitera d’ouvrir une réunion par un « Messieurs », alors que l’assemblée est composée à la fois d’hommes et de femmes. Ces dernières seraient alors considérées comme transparentes, inexistantes ou sans valeur.
Quand l’écriture inclusive est ainsi utilisée, personne ne la critique, car personne ne la voit. Cette transparence est néanmoins parfaitement respectueuse de tous et toutes. C’est bien cela, l’inclusion.
Ce qui fait polémique, en réalité, ce n’est pas l’écriture inclusive, mais essentiellement l’usage du point médian ou point milieu. On atteint là les limites de l’inclusion : cet usage est excluant, puisqu’il perturbe par exemple la lecture des sites web ou des livres par synthèse vocale pour les personnes malvoyantes. Son recours doit donc être limité, voire évité, sauf à chercher un effet de style…ou la provocation...