PORTRAIT DE FREDERIC FOUGERAT PAR CAPUCINE COQUAND
Frédéric Fougerat, l'as de la Com'
Depuis plus de vingt ans, Frédéric Fougerat multiplie les postes dans des groupes comme Altran, Elior ou Emeria… Considéré par le magazine Forbes comme le communicant le plus influent du pays, cet autodidacte au leadership incontestable entame désormais un nouveau chapitre de sa carrière. Avec son agence – Tenkan Paris –, il accompagne dorénavant des personnalités exposées. Avec toujours la même ambition : être utile. Portrait d’un visionnaire libre et entier.
Pour connaître les nouvelles tendances de la communication, il suffit de discuter avec Frédéric Fougerat. Il faut dire que ce quinquagénaire en impose. Par son savoir-faire ultra-pointu, sa recherche de l’excellence et sa capacité à cerner les évolutions du métier d’un côté. Par son humilité et sa bienveillance de l’autre. Et comme tous les « grands », l’homme n’a pas besoin d’afficher sa réussite. L’envergure de son expérience parle pour lui. Dans les années deux mille, après avoir fait ses armes dans le public, il prend successivement la direction de la communication de plusieurs groupes internationaux. Et partout où il passe, il imagine et met en œuvre – de concert avec les membres de son équipe – une stratégie adaptée, sur mesure et redoutablement efficace. Cela, quel que soit le secteur. Son secret ? Son écoute et sa fine compréhension de l’entreprise. Son intuition aussi. Très tôt, il réalise que les réseaux sociaux bouleverseront durablement la société. Il sera d’ailleurs l’un des premiers directeurs de la communication à s’afficher sur Facebook, Twitter et LinkedIn. Si bien qu’il dispose aujourd’hui d’un réseau solide.
Il le sait : ces outils imposent dorénavant aux communicants un temps d’action et de réaction toujours plus court. Et ce n’est pas son seul talent. Chaleureux et altruiste, Frédéric Fougerat se démarque par sa très grande capacité à fédérer autour de lui. Ses collaborateurs – certains travaillent à ses côtés depuis dix ans – témoignent sans la moindre hésitation : « C’est un vrai leader », « Un très bon manager », « Il est très fidèle et loyal », « Il est véritablement moteur », soulignant au passage sa force de travail et son esprit convivial. Son esprit libre, aussi. Tout comme sa volonté, chevillée au corps, d’être utile. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche. « Il est réellement au-dessus du lot dans le milieu, observe Laurent François, fondateur de l’agence Maverick Communication et du podcast Le décodeur de la com. Il est très pointu et il a une vraie vision. C’est un peu le Uber de la communication. » C’est avec cet état d’esprit et conscient des évolutions de son métier qu'il se lance désormais dans l’aventure entrepreneuriale. Avec sa nouvelle agence, Tenkan Paris, il entend se consacrer à la communication de crise pour des personnalités exposées. En France, mais aussi à l’étranger. Comme une suite logique, presque naturelle pour celui qui s’inscrit aujourd’hui comme un véritable leader d’opinion.
Gagner ses galons
Rien ne le prédestinait pourtant à un tel parcours. Dans les années quatre-vingts, une fois son baccalauréat en poche, il n’a pas l’intention de traîner sur les bancs de la faculté de droit. Le jeune homme a soif d’apprendre. Il veut du concret. Du réel. Il intègre une radio libre. Son rôle ? Directeur de la communication et producteur de programmes. Rapidement, ce débrouillard, doté d’un incontestable bon sens, est repéré par des élus en quête de communicants. Il commence alors une carrière dans le public. Pendant une dizaine d’années, il enchaîne les missions en tant que directeur de cabinet et directeur de la communication pour différentes collectivités. Une expérience formatrice. « C’était à la fois génial et usant. Il est particulièrement difficile de dépendre, non pas de la qualité de son travail, mais des résultats électoraux », explique l’intéressé qui décide de quitter le secteur public pour rejoindre le vaste univers du privé. Grâce à ses connaissances du monde de la presse et du lobbying, il intègre le groupe Vedior. Avec humilité et modestie. Le communicant sait qu’il doit faire ses preuves. Curieux, il n’hésite pas à sortir du cadre qui lui est confié, attirant ainsi l’attention du président du groupe, l’instinctif Philippe Salle. Ce dernier décide alors de lui attribuer la direction de la communication du groupe. Un challenge de taille que Frédéric Fougerat, avec sa vision, son expérience et sa force de travail, relève haut la main. Il gagne ses galons et, avec eux, la confiance du grand patron.
Intrapreneur
Si bien que les deux hommes nouent des liens solides. Alors, lorsque Philippe Salle change d’entreprise, Frédéric Fougerat suit. Dans le secteur pétrolier, avant un détour dans l'univers pharmaceutique. En 2011, il intègre Altran – société qui sera ensuite rachetée par Capgemini – toujours aux côtés du même patron. « Le groupe est coté en Bourse. Les enjeux en matière de communication sont particulièrement importants. Philippe Salle me fait totalement confiance. C’est le signe d’une relation très forte. Il ne m’adresse ni feuille de route ni directive, reconnaît-il sans chercher à dissimuler sa gratitude. Je suis totalement autonome. » Il intègre ensuite Elior en 2015, puis le groupe Emeria – propriétaire de Foncia – en 2018. Avec toujours le même objectif : construire ou reconstruire la réputation d’une ou plusieurs marques. Les humaniser et renforcer leur présence médiatique. Ce qui suppose de piloter à la fois la communication externe, interne et numérique, les relations presse, le marketing, l’éditorial et même, parfois, les sujets de RSE. « Il connaît tous les métiers de la communication, c’est un très grand professionnel, estime Laurent François. Il peut aussi bien accompagner un politique, qu’un dirigeant ou une marque. C’est en quelque sorte un intrapreneur de la communication. »
Et comme tout intrapreneur, Frédéric Fougerat s’entoure. Pour relever les défis qui lui sont confiés ou mener à bien des campagnes stratégiques, le directeur de la communication peut compter sur l’aide, le soutien et la créativité de ses collaborateurs. Pour le plus grand bonheur de ce manager-né : « C’est passionnant de constituer une équipe. Cela suppose de recruter des personnalités différentes, variées, complémentaires. Des personnalités qui doivent, chacune, trouver leur place. Ce n’est que comme ça qu’elles peuvent être heureuses. Et ce n’est que comme ça qu’un groupe peut performer. J’en suis intimement convaincu. »
« De l’autorité sans être autoritaire »
Une conviction qui permet à Frédéric Fougerat d’organiser son équipe comme une meute, une tribu. C’est ce qu’il fait au sein du groupe Emeria. Entre 2018 et 2022, la direction de la communication qu’il pilote compte une vingtaine de professionnels. Certains, parmi eux, travaillent aux côtés de l’intéressé depuis plus d'une décennie. C’est le cas d’Agathe Weil. « Fréd fait partie de ces personnes qui ont de l’autorité sans être autoritaires, affirme-t-elle, avec admiration et amitié. Il est exigeant et rigoureux, tout en étant à l’écoute et empathique. Il sait faire confiance, ce qui est très agréable au quotidien. Il ne se prend pas au sérieux et il aime rire. » Il n’impose ni barrière ni hiérarchie stricte. Chacun, quel que soit son niveau de responsabilité, peut s’adresser au directeur de la communication. L’homme tient à accorder la même considération à tous les membres de son équipe. Pas d’ego surdimensionné chez ce communicant qui puise sa créativité dans les échanges avec son équipe...
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