LE RAPPORT DES COLLECTIVITES A LA COMMUNICATION DE CRISE DOIT T-IL CHANGER - PAR FREDERIC FOUGERAT
Protéger plutôt que promouvoir
Le rapport des collectivités à la communication de crise, comme celui de l’exécutif de la collectivité, évolue avec une double préoccupation : préserver une qualité de service public et gérer ses risques d’image et de réputation.
Le mode crise permanent de la communication publique est devenu une réalité, accentuée par la multiplication des canaux d’information, tant du côté des médias que des réseaux sociaux.
Rappelons que LCI, la première chaine d’information continue en France est créée en 1994 et qu’elle est payante, ce qui limite son audience. La révolution du rythme de l’information va donc prendre du temps, avant la gratuité, puis l’arrivé de BFM TV et I-Télé qui deviendra CNews. Sans en mesurer les conséquences, nous sommes passé de 3 temps d’information par jour sur les chaines généralistes (JT de 13h, 20h et nuit) à 48 JT, soit un toutes les trente minutes. Cette accélération de l’information a installé une forme d’urgence permanente. Et l’essor des réseaux sociaux a assuré un écho démesuré à l’actualité et un principe d’immédiateté devenu la norme.
La com publique ne s’est pas sentie immédiatement impactée. Pourtant, quelle collectivité n’est pas aujourd’hui présente sur les réseaux sociaux ? Quel président d’exécutif ne dispose pas d’un compte Twitter pour engager un échange direct avec ses administrés ? Par ailleurs, les chaines d’info démultiplient leur présence en région, pour le plus grand bonheur des collectivités. Mais cela comporte aussi des risques.
Tiraillé entre « le vivons cachés, vivons heureux », et le « vu à la télé », la collectivité publique, à travers ses communicants ou son président d’exécutif, gère de plus en plus le risque d’exposition. Et face à la crise, à anticiper ou gérer, le communicant public consacre de plus de temps, d’énergie et d’intelligence à préserver l’image et la réputation de sa collectivité et, ou, de son président, qu’à les promouvoir.
C’est dans ce contexte que se pose la question de la préservation de la qualité de la communication publique, et de l’information publique, et oblige les collectivités à repenser leur rapport à la communication de crise...
Retrouvez l'intégralité de cette tribune de Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris, dans le numéro 102 du magazine Brief (novembre 2022). S'abonner à Brief, le magazine des communicats publics
Photo 1 : Une du numéro 102 du magazine Brief
Photo 2 : Tribune de Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris