FREDERIC FOUGERAT DIT OUI AUX IRREVERENCIEUX !

Les irrévérencieux ne sont-ils pas des collaborateurs parmi les plus fiables ?

« Impertinente », « insolente », « condescendante » sont les qualificatifs que nous attribuons souvent à la nouvelle génération de collaborateurs et collaboratrices qui arrive sur le marché du travail depuis quelques années. C’est en tout cas le portrait parfois caricatural qui en est fait, décrivant une génération qui serait beaucoup plus exigeante que les précédentes (n’a-t-on pas toujours dit cela ?) et qui souhaiterait s’affirmer avant même de s’être frottée aux réalités de la vie active et à l’environnement professionnel.

Face aux comportements et attentes de cette génération, la seule approche que nous n’envisageons pas, c’est celle des opportunités que nous pourrions en tirer. Certainement qu’en 10, 20, 30 ou 40 ans, le rapport au travail a changé. N’a-t-il d’ailleurs pas énormément changé rien que ces trois dernières années, après le passage d’une pandémie qui aura mis le monde partiellement à l’arrêt ? Certainement que depuis plusieurs décennies, les nouveaux arrivants sur le marché du travail ont des visions différentes de la vie, notamment professionnelle, par rapport à leurs aînés.

Respecter la personne plus que la fonction

Le rapport à l’autre a manifestement beaucoup évolué. Le respect de l’autorité s’est notamment profondément dégradé dans la société, face à l’instituteur comme face à une gendarme, face au médecin comme à une magistrate. Cette dégradation a fini par se manifester dans le monde du travail.

Au travail aussi, les rapports à l’autorité et à la hiérarchie ont changé. Les jeunes générations ne vous respectent plus du fait de votre position, mais avant tout parce que vous les respectez. Ils respectent davantage la personne que le titre, la compétence plus que la fonction, l’intelligence collective plutôt que l’autorité désignée…

Alors, oui, certains peuvent paraître impertinents, insolents, quand d’autres semblent vouloir réformer l’ordre des relations entre les personnes. Ils ont aussi besoin de cadres pour agir, de guides et de règles pour se rassurer, de repères pour se positionner, d’une place dans une organisation pour être identifié et exister…

Oui, les mêmes ou d’autres peuvent paraître dédaigneux face à certains protocoles, pour eux désuets ou dénués de sens. Parce que la quête du sens est toujours présentée comme essentielle.

Préférer la franchise aux convenances

Face à ce qui peut paraître comme des contradictions, faut-il lutter ? Cela peut être recommandé pour conserver une cohérence et une harmonie nécessaire à la vie et l’organisation d’une collectivité. Faut-il s’adapter ? Cela semble tout aussi conseillé pour savoir tirer profit de situations nouvelles au lieu de vouloir résister, au risque de se braquer.

Les collaborateurs dits irrévérencieux portent en eux une certaine forme d’honnêteté, puisqu’ils s’affranchissent des codes et convenances, là où la politesse impose souvent une certaine hypocrisie.

Celui ou celle qui ne s’encombre pas de telles manières pourra surprendre par sa franchise, par la brutalité de ses propos, sans filtre, directs, mais permettra de gagner du temps dans la communication, et offrira une certaine garantie sur sa pensée...

Lire l'intégralité de la tribune de Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris, sur le site Focus RH.

Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris / Focus RH