Elon dégaine les étrons. Le 19 mars 2023, le dirigeant a, une nouvelle fois, cassé les codes de la com’. Cette fois-ci, ce sont les journalistes qu’il a pris pour cible. Dans un tweet aussi sobre que puéril, il a indiqué que les demandes envoyées au service de presse de Twitter recevraient automatiquement pour réponse… un emoji crotte.
Frédéric Fougerat : Il convient d’abord de rappeler qu’Elon Musk n’est pas un dirigeant comme les autres. Il est extrêmement imprévisible ! On ne sait jamais si ses réactions seront rationnelles, raisonnables ou provocatrices. C’est ce qui explique que certains le considèrent comme un génie, d’autres comme un fou. En l’occurrence, ce tweet, qui est inélégant et grossier, ne sert à rien : Elon Musk cherche juste à se vanter. Il croit avoir le pouvoir de diriger malgré les parties prenantes et le reste de la collectivité. Ce tweet, c’est un peu sa manière de dire qu’il « emmerde l’écosystème ». C’est une erreur. Peu importe ses moyens financiers, nul ne peut se couper de la collectivité.
F. F. : Abandonner les relations avec la presse, c’est abandonner la maîtrise de sa communication. Depuis l’apparition du numérique, les entreprises ont été tentées de passer à une communication 100% axée sur les réseaux sociaux. Or, la presse garde un crédit très important. Les journalistes font un métier qui est régulièrement critiqué, mais leur parole conserve une forte valeur. Je considère que c’est une folie de ne plus vouloir travailler avec les journalistes. Ne plus leur parler, c’est les laisser dire ce qu’ils veulent, et surtout ce qu’ils peuvent puisqu’on ne les alimente plus. Si Elon Musk ne veut plus laisser entendre la parole de son entreprise auprès des journalistes, ils vont la supposer, ou la faire disparaître. Il perd totalement la maîtrise de sa communication.
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Frédéric Fougerat, président de Tenkan Paris