TRIBUNE MANAGEMENT - Par FREDERIC FOUGERAT
La relation au travail est un vrai sujet pour qui s’intéresse aux jeunes générations et cherche à comprendre leurs aspirations, centres d’intérêt, motivations, engagements, attentes et rôles dans la société en général, et dans une collectivité professionnelle en particulier. Non, les jeunes ne sont pas paresseux… probablement pas plus qu’il y a dix, vingt ou trente ans. Non, les jeunes ne sont pas individualistes… probablement pas plus que leurs aînés. Non, les jeunes ne sont pas moins courageux que les vieux…probablement pas moins qu’il y a dix, vingt ou trente ans.
Cette tentation du dénigrement permanent de la jeunesse, avec parfois un peu de condescendance, ne relève que d’un jugement moral qui, en plus d’être subjectif, est sans intérêt, sauf à faire passer les vieux pour des adeptes de la lamentation. Ce qui est tout aussi caricatural, inutile et faux.
En revanche, impossible de nier que le monde évolue. Oui, les modes de communication, d’information, de relation, de consommation évoluent. L’évolution est le principe même de la vie. On évolue en regardant devant, et non derrière. On va de l’avant en observant le présent et en cherchant à comprendre l’environnement dans lequel… on évolue.
Considérer le travail comme un moyen, lui redonne tout son sens
Longtemps, le travail a été présenté comme une finalité. Il fallait travailler pour travailler. Alors, le travail pouvait s’apparenter à une valeur morale à laquelle la société se référait. Mais une valeur morale, c’est vouloir la chose pour elle-même, comme l’amour ou la générosité, mais pas le travail.
Durant des décennies, le travail aura été la priorité des priorités de tous les politiques. Aujourd’hui, avec un taux de chômage exceptionnellement bas, le travail disparaît carrément des sujets de préoccupation et l’exécutif politique ne tire même pas profit de cette situation à laquelle il a pourtant un peu contribué.
Aujourd’hui, notamment pour les plus jeunes générations, après avoir subi la crise du Covid, engendrant à des degrés divers une remise en question de l’existence et des évidences du quotidien, et donc de nos modes de vie, le travail est de moins en moins considéré comme une finalité. Il est, en revanche, de plus en plus considéré comme un moyen. Celui de pouvoir s’épanouir dans l’existence. Le moyen de pouvoir jouir de sa santé quand on est jeune, pour voyager, mais aussi profiter de sa famille, de ses enfants, de ses amis, exercer des passions, avoir des loisirs…
Faire d’un moyen une finalité est en réalité absurde
Le discours de celles et ceux qui revendiquent le droit à la paresse, sans expliquer par ailleurs comment permettre à chacun de subvenir à ses besoins, voire satisfaire ses exigences de confort et de consommation, en se levant tard et en travaillant peu ou pas, ne met en lumière qu’une marginalité qui a toujours existé. Laissons ces personnes dans leur marge. Elles ne sont pas représentatives de la jeunesse.
Car aujourd’hui, la réalité, celle que je peux observer au travail, c’est que dans le milieu professionnel, les jeunes travaillent. Ils travaillent beaucoup et bien. Ils sont engagés quand ils trouvent un sens à leur activité et des conditions qui leur permettent de s’épanouir....
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