L'EXPRESSION DU MOMENT

« Un espèce de »

Lorsque l’on veut parler d’un type, d’un genre, d’une sorte, peu importe qu’on y accole un nom féminin, la mode est à « un espèce de ». On peut citer des journalistes, des présentateurs d’émissions culturelles et littéraires, et comble de tout, les écrivains eux-mêmes. S’agit-il d’erreur de français à l’oral que chacun ne ferait pas à l’écrit ?

Il n’est pourtant pas question de phonétique. Les « je m’en rappelle » à foison dans les traductions de séries américaines, que j’avoue regarder, mais aussi dans les dialogues de facture française. Et j’en passe.

Est-il question de néologisme ?  Non car il ne s’agit pas de répandre un nouveau mot issu d’une pratique populaire ou technique. Mais il s’agit de grammaire et de syntaxe.

Une putain de bonne question me taraude : dois-je accepter ce qui choque mon oreille, mettant sur le compte de l’évolution inévitable de ma langue les dérives linguistiques ou continuer à pester pour préserver des règles durement apprises depuis le plus jeune âge, désormais ancrées en moi comme viscérales ?

Odile Salmon