DEMAIN LA COMMUNICATION - BENJAMIN PERRET (4)
La communication après le Covid19 sera-t-elle différente ? Pouvons-nous déjà l’imaginer, l’envisager, le prévoir ? Quel sera notre métier demain ?
#ParoleDeDircom
Benjamin Perret, DirCom depuis 7 ans, actuellement directeur de la communication et des affaires publiques de Fnac-Darty
Je me méfie du lyrisme sur « l'après qui ne sera plus comme l'avant », cependant je crois à la nécessité de changer ce qui doit l'être, en particulier ce que la crise a rendu encore plus obsolète. Je fais le pari, assez facile à prendre, que la communication sera encore plus jugée sur sa sincérité et son efficacité. Le bruit généré est parfois insupportable, nous sommes bombardés de contenus dont nous ne comprenons souvent pas le sens. Il faudra en tant que dircoms être à la hauteur de cette exigence : être pertinents et ne jamais oublier que notre interlocuteur est plus intelligent que nous.
Notre société se fragmente et il est de plus en plus dur de gagner et maintenir la confiance. Nous serons plus inquiets demain que nous ne l'étions hier, mais plus attentifs et empathiques aussi. La valeur des choses est davantage questionnée, ce qui est une très bonne nouvelle : quel service vous est vraiment apporté ? Quelle durée de vie pour le produit que je vous vends? Ma raison d'être a-t-elle tenu le choc durant la crise? Il faudra être encore plus concret, encore plus fort dans l'affirmation de certaines preuves (ancrage local, pratiques RH, enjeux écologiques). Il faudra aussi savoir valoriser durablement les compétences et les métiers qui se sont avérés indispensables durant la crise sans opposer les équipes entre elles. Des équipes qui, du fait du télétravail et des mesures sanitaires, n'interagiront pas autant qu'à l'habitude. C'est aussi pourquoi la communication interne ou d'engagement continuera de gagner en priorité. Une communication sachant mêler information stratégique, diffusion des bonnes pratiques managériales, et logique d'"entertainment" et de qualité de vie au travail. Ce afin de nourrir un collectif solide, indispensable pour la période qui s'est ouverte et qui va durer.