LA COMMUNICATION DEMAIN - THOMAS AILLAGON (20)

La communication après le Covid19 sera-t-elle différente ? Pouvons-nous déjà l’imaginer, l’envisager, le prévoir ? Quel sera notre métier demain ?

#ParoleDeDircom

Thomas Aillagon, directeur de la communication du musée du quai Branly – Jacques Chirac

On l’a beaucoup dit, l’offre culturelle la plus visible s’est considérablement affaissée pendant le confinement. Les théâtres, les cinémas, les musées, les lieux de musique ont dû baisser rideaux. Et pourtant, la vie culturelle ne s’est pas éteinte. La lecture a bénéficié de la disponibilité forcée de chacun, les chaînes de télévision, les plateformes, se sont évertuées à mettre plus que jamais le patrimoine cinématographique et musical à la disposition de tous. Les réseaux sociaux auront été l’espace d’une formidable effervescence de la créativité. Les médias nous auront, plus que jamais, invités à réfléchir au monde, à la vie, à l’avenir, au destin de l’humanité.

La flamme de la culture est restée vive. Aujourd’hui, il nous appartient de faire revivre les lieux, les musées notamment, dans lesquels elle se conserve, elle se renouvelle, elle rencontre le public. C’est un extraordinaire enjeu.

La communication ne pourra plus se penser comme une variable d’ajustement ou comme un compromis. La communication est un engagement, l’expression d’une conviction, le choix d’un partage. La crise nous aura rappelé cette nécessité d’une certaine gravité. La communication, c’est le ciment de la confiance. Cela signifie que, plus qu’avant encore, le devoir d’exactitude de l’information, le respect de celui auquel elle est destinée, le désir de partager le savoir, la connaissance, l’amour des arts au-delà de ceux qui en éprouvent spontanément le besoin, devront animer quotidiennement le travail de ceux qui sont chargés, dans le secteur culturel, de communiquer. Plus que jamais, la crise sanitaire nous rappelle l’ardente obligation de la précision et du respect. La communication doit être plus vraie, plus directe, moins pontifiante. J’espère aussi plus optimiste.

Au musée du quai Branly – Jacques Chirac, qui rouvre après trois mois de fermeture, nous commençons par une invitation au voyage et à la redécouverte de la richesse et de la diversité de nos collections d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Un regard sur les cultures du monde. Au quai Branly, « Il n’est pas interdit de voyager ».

@ThomasAillagon