INTERVIEW DE FREDERIC FOUGERAT PAR LE MEDIA EN LIGNE CAMEROUNAIS : LES INSIGHTS DE L'ECO

Travailler en mode crise permanent est le nouveau quotidien des communicants

LIE : L'As de la com' c'est ainsi que bon nombre de vos pairs et de vos client(e)s vous présentent souvent mais qui est Frédéric FOUGERAT ?

FF : Je suis actif dans la communication depuis plus de 35 ans, autodidacte et engagé. Plus précisément j‘ai dirigé la communication de collectivités territoriales, pendant près de 15 ans, puis de grands groupes internationaux, pendant 20 ans. J’ai donc un double parcours communication publique et communication d’entreprise, très axé sur le corporate, l’image et la réputation, les relations presse, la communication financière, l’évènementiel, les relations publics, la communication numérique et évidemment les réseaux sociaux et la communication de crise…

Mais aussi sur la publicité, la RSE et les affaires publiques. J’ai beaucoup enseigné en école supérieure de communication, à l’université, et partagé la passion de mon métier à travers des conférences. Le livre est aussi un mode d’expression que j’aime utiliser pour partager mon expérience de la communication. C’est ce que j’ai fait à travers trois ouvrages : Un DirCom n’est pas un démocrate, La Com est un métier, et Le Dico de la Com, tous trois parus aux éditions Bréal / Studyrama, et lus dans plus de 25 pays. Après 35 ans de direction de communication, j’ai décidé de passer de l’annonceur à l’agence, en créant Tenkan Paris, agence de communication de crise, image et réputation de personnalités sensibles.   

LIE : Comment définissez-vous les notions de communication de crise et de communication publique ?

FF : Les deux ne s’opposent pas. La communication publique regroupe les actions de communication des institutions publiques : gouvernement, administrations, collectivités, organisations exerçant une mission de service publique…généralement destinée à promouvoir, expliquer des décisions prises par ces autorités. C’est également le cas de campagnes de prévention, ou de sensibilisation, comme la sécurité routière, les gestes qui sauvent pour les premiers secours, les gestes barrière à respecter en cas de crise sanitaire…

La communication de crise, peut aussi bien concerner une organisation publique que privée. Elle définit l’ensemble des actions de communication stratégiques et opérationnelles liées à une situation imprévues, exceptionnelle, à une urgence, un accident, des grèves… C’est une communication particulièrement sensible, qui ne s’improvise pas, au risque d’aggraver une situation, et qui donc requiert expérience et expertise dans les métiers de la communication, notamment des relations presse et de la communication interne, et dans la gestion de crise.

LIE : Quels sont d'après vous, les enjeux liés à chacune de ces deux notions ?

FF : Les enjeux sont ceux de la communication en générale aujourd’hui. C’est-à-dire de plus en plus de professionnalisme, d’expérience et d’expertise, pour produire toujours plus d’intelligence, dans des temps de plus en plus réduits, dans un monde d’immédiateté, qui évolue au rythme du son des notifications des smartphones.

Il faut donc viser juste, immédiatement et rapidement. Pas de droit à l’erreur, pas d’approximation, peu de temps de réflexion pour une réactivité qu’il ne faut pas non plus confondre avec précipitation. Tout cela plaide pour un maximum de professionnalisme.

LIE : Les préoccupations en matière de communication de crise et de communication publique ont-elles augmenté dans le contexte actuel marqué par les crises multiformes ?

FF : Travailler en mode crise permanent est le nouveau quotidien des communicants. C’est pour certains une source d’énergie, voire d’enivrement. C’est pour d’autres synonyme de stress et d’épuisement. C’est parfois tout en même temps ou successivement.

La préoccupation est alors la nécessité de disposer d’une organisation de la communication solide, avec les ressources et compétences nécessaires. C’est être préparé à la crise, y être formé, avoir anticipé toute la partie technique de gestion de la crise, pour ne plus avoir à consacrer de temps de cerveau qu’au sujet de la crise, quand celle-ci surgit.

En communication publique, la crise est aussi de plus en plus présente, rien que par les nouvelles exigences des citoyens, en attente de réponses immédiates au moindre de leur besoin, parfois à toute heure de la journée, de la nuit, du week-end, en attente d’un service public permanent, premium, sans même vouloir que celui-ci ne lui coûte, mais prêt à le faire payer cher à l’organisation publique, en terme d’image, en cas d’éventuelle insatisfaction.

LIE :  Dans le cadre de la communication, vous assumer également une mission de conseil ; quels sont d'après vous, les qualités à développer en tant que conseil en communication de crise et en tant que conseil en communication publique ?

FF : Dans les deux cas, la première qualité est celle de l’écoute, de l’observation et de compréhension d’une situation ou d’une problématique.

Avant de pouvoir accompagner une organisation pour sa communication, et la conseiller, il faut comprendre qui vous sollicite et quel est le besoin réel. Est-il posé ou supposé ? Qui concerne t-il ? Pourquoi y aurait-il un besoin de communication ? A qui cette communication devrait-elle s’adresser ? Dans quel but ? Pour atteindre quels objectifs ? C’est après cette phase de compréhension, d’empathie, qui passe par l’écoute, l’observation, la compréhension, qu’on peut envisager une phase de conseil et de stratégie de communication, ou pas !

LIE : "Considéré par le magazine Forbes comme le communicant le plus influent du pays, cet autodidacte au leadership incontestable [•••]Avec son agence – Tenkan Paris –, il accompagne dorénavant des personnalités exposées." Cette citation faite de vous par le magazine Quintessence résume-t-elle votre parcours ?

FF : Cette situation ne résume pas mon parcours. Elle le présente à un moment charnière. Celui où la reconnaissance professionnelle est forte, appuyée par la première place du classement d’un magazine prestigieux, et la création de ma nouvelle activité, Tenkan Paris, agence de communication de crise, image et réputation de personnalités sensibles.

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